Les actions culturelles

Cathy Ruiz et Stephan Pastor mènent des actions culturelles accompagnant « Précieux(ses) le Grand Bureau des merveilles » autour des sujets des « Précieuses Ridicules » de Molière, en amont des représentations pour les classes de la 3 ème à la terminale, ou tout groupe constitué.

Nous avons le désir de questionner les grands thèmes des « Précieuses Ridicules ». Nous pensons que des ponts se créent entre les questions sociétales du dix septième siècle, et notre temps. Même si Molière tourne au ridicule les obsessions des précieux, il n’en met pas moins en lumière les travers d’une société au bord de l’asphyxie, et n’hésite pas à soulever des sujets dérangeant pour l’époque : La quête de reconnaissance, la condition des femmes, la fracture sociale, le mépris de la noblesse envers les petites gens, le parisianisme. Aujourd’hui, nous pouvons rendre compte d’une société en devenir à travers les grandes questions d’organisation sociale, politique, et comportementale. Une crise d’idéologie générale porte pourtant le débat à un endroit brulant et passionnant. Les jeunes générations ne sont pas dupes de l’état du monde et participent à ce changement.

Deux actions culturelles sont au choix :

Première action de 2h : « Le portrait sublimé ».

La première heure nous exposons notre projet, nous lisons la scène 4 des « précieuses ridicules », puis nous faisons un pont entre la pièce sous le règne du roi soleil et notre époque. Nous détachons quatre grands thèmes : Les Précieux d’aujourd’hui, la quête de reconnaissance, la conquête amoureuse, le conflit de génération.

La deuxième heure nous proposons aux élèves de travailler sur un auto portrait graphique. L’idée est de prendre un temps pour s’imaginer être à la une d’un magasine : « vous réalisez un rêve de réussite et vous faites la une d’un magasine ». Le rêve imaginé découle des thèmes abordés dans la première heure : une réussite sociale, une reconnaissance médiatique, un heureux mariage, ou un événement marquant mettant la personne sur le devant de la scène médiatique. L’exercice relève du dessin automatique. Tout d’abord nous leur montrons comment dessiner le contour de son propre visage à l’aide de la fonction miroir sur leurs téléphones hors connexion. Puis, à la lumière des sujets révélés dans la première heure, ils s’imaginent faire la couverture d’un magasine. Ils s’inventent un pseudonyme, le nom du magasine, la raison pour laquelle ils font la couverture, et enfin, pendant un temps donné, ils sont en immersion avec leur portrait. La consigne est de remplir l’espace de la page à partir de l’ autoportrait à l’aide d’un feutre ou crayon en main. Laisser faire. Pour une immersion totale, l’ élève est autorisé à écouter des musiques choisies sur son téléphone en mode avion avec des écouteurs. Il est dans une bulle. A la fin de l’exercice, nous accrochons les œuvres au tableau et organisons une « exposition d’art brut »

Nous remercions Edith Amsellem (Erd’o) de nous avoir autorisé à nous inspirer de l’action culturelle menée pour « Yvonne princesse de Bourgogne sur château-toboggan »

Deuxième action de 2X2h : « Les saynètes ».

Lors de la première heure de la première séance, nous tentons de faire émerger des réflexions autour des thèmes de la pièce après lecture de la scène 4 des « Précieuses Ridicules » de Molière.

Quel serait un « précieux » aujourd’hui ?

les codes vestimentaires, comportementaux, le parler, le milieu dans lequel il évolue... Quel serait un rêve de réussite ? la reconnaissance médiatique, la réussite sociale... Existe-t-il un « protocole » de conquête amoureuse aujourd’hui ? les moyens de communications, sms, chat, photos, vidéos...

La deuxième heure, les participants se forment en groupes de 4 ou 5 personnes pour un temps d’écriture. Ils choisissent un thème à la lumière des sujets abordés Nous les aidons à accoucher de leurs idées. En dernière partie de la séance, nous vérifions que les groupes ont bien déterminé le sujet, la situation, les personnages, le temps et le lieu de la scène.

Les élèves repartent avec la consigne de finir d’écrire les saynètes avant la séance suivante.

La deuxième séance est consacrée à la mise en jeu des saynètes, au moins une journée après la séance d’écriture. Nous nous divisons en deux salles avec un espace dégagé. Nous prenons chacun la moitié de la classe pour un temps de pratique scénique : Exercices d’échauffement, écoute de l’autre, conscience de la relation au moment présent.

Ensuite, nous travaillons avec les différents groupes d’élèves. Nous mettons en scène leur production écrite, texte en main. (Camper une situation, un lieu, un personnage, les relations).

La dernière partie de la séance est consacrée à la présentation des saynètes, les uns en face des autres, réunis dans une seule classe.