Remuer la pensée
Il faut que le geste artistique soit radical et irrévérencieux sinon nous n’interrogeons rien, ne déplaçons rien, ne bougons rien. Nous rentrons dans un consensuel divertissant.
Le corps et l’esprit ont régulièrement besoin d’être remués à l’endroit de leur essence sous peine de s’assécher et de dépérir.
Il ne sert à rien de trafiquer, de se cacher derrière les beaux textes, les beaux concepts de mise en scène, les tons préfabriqués tièdes, entendus mille fois comme s’il fallait se reconnaître entre nous par une seule et illimitée manière de penser et de parler au plateau.
Je ne veux rien reconnaître quand je vais au théâtre, Je veux de la sauvagerie et de la singularité, je veux que mes yeux s’élargissent et que ma bouche tombe, que mon souffle rejoigne celle ou celui qui acte, je veux sentir que c’est vrai.
La nature brute du spectateur veut du réèl, du cru, du tendre, du beau, du cruel, du laid, elle veut VOIR et ré-enclencher son plaisir de recevoir pleinement le poème dans le coeur, l’art sert aussi à ça.
Rappelons-nous que nous sommes aussi des mammifères vivants, vibrants, pensants, insatiables, sauvages, éveillés, réveillés, élevés.
Et si cela ne se passe pas sur scène nous irons le chercher ailleurs.
S.Pastor /septembre 2025